Bilan carbone du contreplaqué issu d'un programme de reforestation sociale en Indonésie
Rapports scientifiques volume 13, Numéro d'article : 13552 (2023) Citer cet article
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Les programmes de reforestation sociale plantent des arbres sur des terres dégradées et incultes dans les régions à faible revenu pour permettre à la population locale de générer des revenus en vendant des produits ligneux et, dans le cas des systèmes agroforestiers, de cultiver de la nourriture. Pour la collecte de fonds, il est intéressant de démontrer non seulement les impacts sociaux positifs mais aussi environnementaux. Prouver des émissions négatives de gaz à effet de serre (GES) permettrait aux programmes d’entrer sur le marché des projets de compensation carbone et de libérer des financements supplémentaires. Dans une étude de cas, un programme de reboisement social à Kalimantan, en Indonésie, est analysé. Les émissions de GES (selon ISO 14067, PAS 2050 et EU ILCD Handbook for LCA) du produit principal, le contreplaqué de bois de placage stratifié, sont déterminées à 622 et 21 kg CO2-e/m3 pour le court terme et le long terme (au-dessus de 100 années) utilisation du contreplaqué, respectivement. Le passage aux résines à base de lignine et à l’électricité renouvelable pourrait réduire les émissions jusqu’à − 363 kg CO2-e/m3 pour une utilisation à long terme. Le système agroforestier analysé produit aujourd’hui du contreplaqué presque neutre en carbone et pourrait être positif pour le climat à moyen terme.
Les forêts sont sous pression partout dans le monde. La superficie forestière mondiale a diminué de 45 millions d’hectares entre 1992 et 2018, notamment sous les latitudes tropicales1. La déforestation a entre autres des effets négatifs sur le climat local et mondial, notamment du fait de la libération de stocks de carbone dans l'atmosphère et des altérations du cycle hydrologique, sur la biodiversité et sur la qualité des sols mais aussi sur les peuples autochtones. La déforestation est un problème complexe avec une variété de facteurs2, l'expansion des terres arables pour la production de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux et de biocarburants liquides (par exemple, rapport du WWF3), mais aussi la production de bois de chauffage et de bois d'œuvre comme les plus importants. La dégradation rapide des sols agricoles tropicaux, lorsqu’ils ne sont pas correctement gérés, conduit à éliminer les incendies pour obtenir de nouveaux sols fertiles. D’autres facteurs sont la croissance démographique et, qui y est liée, la pauvreté, qui est encore alimentée par le changement climatique, entraînant de mauvaises récoltes.
Dans de nombreux pays en développement et nouvellement industrialisés, la population rurale n'a souvent pratiquement aucune possibilité d'acquérir un revenu. La plupart sont des agriculteurs possédant de petites superficies cultivées. En exploitant les forêts vierges locales, un petit revenu peut être généré en plus de la nourriture cultivée et des terres à cultiver4.
Une solution possible à ce problème consiste à mettre les terres dégradées à la disposition de la population rurale pour l’agroforesterie5. Les systèmes agroforestiers sont capables d’améliorer la productivité alimentaire et, dans l’ensemble, la durabilité des forêts6. L’agroforesterie a le potentiel d’augmenter les revenus des petits agriculteurs, mais il reste de nombreux défis à relever, comme le manque de soutien des gouvernements et le manque d’accès aux fonds financiers pour investir dans les semences et autres biens nécessaires aux petits agriculteurs7. En général, les systèmes agroforestiers contribuent aux revenus des agriculteurs8, même dans les régions difficiles à planter9. En outre, les systèmes agroforestiers vont souvent de pair avec une légalisation de la seule utilisation tolérée des forêts domaniales par les petits exploitants en transférant officiellement les droits d'utilisation à la communauté locale, ce qui entraîne un bénéfice social et économique pour les populations locales10,11.
Outre les avantages en termes de sécurité alimentaire et de revenus des agriculteurs, des avantages existent également pour l’ensemble de la communauté locale. De nombreux projets locaux sont réalisés en partenariat entre la population locale, les organisations à but non lucratif, le gouvernement local et les industries en aval, minimisant ainsi les risques de conflits sociaux tout en générant des revenus supplémentaires pour le gouvernement local12. Race et Sumirat voient d’autres améliorations potentielles grâce à l’augmentation du capital social, s’étendant à des secteurs autres que la foresterie, tels que la santé, l’éducation et l’agro-industrie13. Pour en savoir plus sur les potentiels et les obstacles de l'agroforesterie et de la foresterie sociale en Indonésie, les études de Gunawan et al.14 et Rakatama et Pandit15, également en termes d'aspects sociaux et de revenus de la population locale ainsi que d'impacts sur la communauté locale, donnent une aperçu approfondi. Les bénéfices décrits ci-dessus pour la population locale sont avant tout des potentiels qui doivent également être réalisés grâce à une bonne coopération entre toutes les parties concernées.